C’est Téhéran qui a fini par débloquer la situation, en acceptant de financer le tiers de cette portion pakistanaise, soit un milliard et demi de dollars. Car si l'Iran a quasiment fini son propre segment, les Pakistanais n'ont eux pas encore commencé le leur. La faute incombant, selon la presse locale, aux pressions américaines qui ont fini par décourager les investisseurs étrangers potentiels.
Washington veut continuer à isoler l’Iran pour faire pression sur le dossier nucléaire. Et de fait, jusqu'ici, Téhéran qui possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz, n'en vend qu'à la Turquie. D'où ce besoin iranien d'avancer coûte que coûte sur le dossier, d'autant qu'à terme le gazoduc va peut-être permettre de vendre du gaz iranien aussi aux Indiens, même si là encore les Etats-Unis ne sont pas d'accord.
Côté pakistanais, le gouvernement a été clair : malgré les menaces de sanctions des Américains, le règlement de la crise énergétique que traverse le pays depuis plusieurs années est une priorité, d'autant que la population supporte de moins en moins les pénuries de gaz, et que les élections générales approchent.
D'où la photo-symbole de ce lundi : Asif Ali Zardari, le président pakistanais, l'allié des Américains, serrant la main de son homologue iranien Mahmoud Amadinejad en lançant le chantier. On doit grincer des dents à Washington.