La Turquie réduit ses achats de brut iranien

La Turquie fait marche arrière face à la pression des Etats-Unis. Le pays va réduire ses importations de pétrole iranien, alors que les sanctions contre le programme nucléaire de la République islamique d'Iran entrent en vigueur en juillet. Washington avait menacé les clients de Téhéran de représailles.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Le ministre turc de l’Energie, Taner Yildiz, n’a pas tardé à suivre le rappel à l’ordre de Washington. Un rappel à l’ordre réitéré par l’ambassadeur américain jeudi 29 mars au matin, alors que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan était précisément à Téhéran pour des entretiens bilatéraux. Ankara espérait encore récemment être exemptée d’appliquer cet embargo partiel.

Taner Yildiz a expliqué vendredi 30 mars qu’il entendait multiplier les sources d’approvisionnement de son pays, profitant de récentes importations de Libye notamment, et discutant aussi avec l’Arabie Saoudite.

L'embargo ne fait néanmoins pas l’affaire de la Turquie, qui achète bon marché le pétrole iranien, et qui entretient avec Téhéran des relations économiques et politiques florissantes, puisque leurs échanges ont quasiment été multipliés par 10 au cours de la dernière décennie, s’établissant aujourd’hui à 16 milliards de dollars.

Ankara va donc réduire de 10% le montant de ses importations. Le principal importateur local, Tüpras, va quant à lui réduire de 20% ses achats. En tout, la Turquie importe aujourd’hui 200 000 barils de pétrole iranien chaque jour, ce qui représente 30% de ses achats d’hydrocarbures et 7% des exportations iraniennes.

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