Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Il y a quelques signes de changement. Cinq candidats ont été arrêtés pour avoir acheté des votes, les slogans, eux, fleurent bon le printemps arabe. « Le changement, la justice sociale, pain et liberté », ont remplacé les traditionnels « La patrie d’abord ».
Reste une évidence : les réformes n’ont pas convaincu, l’opposition boycotte le scrutin. Le Front d’action islamique du salut, c'est-à-dire les Frères musulmans, tout comme le Front national pour la réforme, un collectif de mouvements citoyens et de partis politiques, estime que les dés sont pipés. Il n’y aura que 27 sièges pour les partis politiques sur 150 députés, ce n’est pas l’ouverture démocratique espérée.
L'ancien ministre Mohamed Daoudi croit au changement
Mohamed Daoudi, ancien ministre, ex-ambassadeur, se présente à Amman, il appelle au changement social, politique et économique. Le pays en a besoin, dit-il. Il se présente, car il est certain que le roi et le régime vont, cette fois-ci, jouer le jeu démocratique. « Cette fois-ci, je suis sûr qu’il n’y aura pas de bourrage d’urnes ou des truquages de chiffres, estime-t-il. Le régime jordanien a compris cette fois qu’un Parlement de gens corrompus, de personnes sans légitimité, est tout simplement contre-productif politiquement ».
Le vrai test de ces élections, ce sera le taux de participation. Selon les estimations, il pourrait être aussi faible que 20% dans les villes, comme Amman, Zarka ou Irbid.