Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La Jordanie a vécu des scènes de violences urbaines : routes coupées, voitures incendiées, tribunal saccagé, bureau de police attaqué, arrêt de bus détruit. Et cela dans tout le royaume. Les manifestations ont été spontanées. Elles ont continué ce jeudi 15 novembre malgré les appels au calme.
Des jeunes sans travail, des ouvriers aux salaires de misère... même la classe moyenne, est venue dire son ras le bol. Et, un tabou est tombé : le roi Abdallah a été montré du doigt. Certains appellent à son départ, ou bien il est traité de voleur. Les prix à la consommation sont en hausse constante. Le prix de la bouteille de gaz, qui augmente de 50% en une nuit, ou le fuel qui prend 20%, cela signifie pour beaucoup ne plus pouvoir se chauffer. Il faut ajouter à cela la frustration politique d’un printemps arabe qui n’a pas changé grand-chose ; du coup, les ingrédients d`un mécontentement populaire se trouvent réunis.
Le gouvernement est resté muet. Le roi n’est pas intervenu non plus. Seul le chef de la police a parlé. Il a critiqué la violence des manifestants, a souligné que la police n’a fait que répliquer aux attaques. 158 personnes ont été arrêtées dans le royaume. Elles n’ont pas été présentées à un juge dans les 24 heures, officiellement parce que ce jeudi était une fête religieuse. Ce vendredi, des manifestations sont encore prévues après la prière de la mi-journée.