Avec notre corresponsante à Amman, Angélique Férat
La décision était attendue. Problème : les Jordaniens se chauffent au fuel, cuisinent au gaz et se déplacent en voiture. Pour beaucoup de familles, cette mesure radicale est vécue comme une catastrophe, alors que l'hiver est là.
Des manifestations ont donc eu lieu, dans toutes les villes du royaume, parfois même dans des villages. A Kerak, un tribunal a été incendié ; ailleurs des voitures ont été endommagées ; une station d'essence a même été en partie détruite.
La colère est manifeste, alors que l'inflation a été forte ces dernières années et que les salaires n'ont pas suivi. « Je suis de la classe moyenne et je ne vais pas y arriver », confie un homme, désespéré. « En plus, maintenant, tous les prix vont augmenter, même la nourriture et les habits. »
« Nous n'avons plus d'argent dans ce pays, regrette cette femme. C'est trop cher, trop cher. Il n'y a pas de travail. J'ai deux petites filles et je ne peux pas leur donner une vie confortable. Les voleurs ont tout pris et maintenant, nous sommes dans le rouge. Le roi a tout mangé. »
La promesse par le gouvernement d'aider financièrement les familles les plus pauvres pour compenser la hausse n'a pas calmé le jeu. Le syndicat des enseignants a appelé ses adhérents à la grève pour ce mercredi.