Manifestations spontanées en Jordanie contre la hausse du prix des carburants

Les autorités jordaniennes ont annoncé, mardi 13 novembre, la fin du mécanisme de maintien des prix des produits pétroliers. L'essence, le fuel domestique et le gaz ont augmenté de 20 à 50 % hier soir à minuit. Immédiatement, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer une décision qui les saignait à blanc. Le gouvernement explique avoir pris cette décision pour stopper l'hémorragie budgétaire. La subvention par l'Etat des produits pétroliers aurait coûté cette année 800 millions d'euros au royaume. La Jordanie importe 95% de ses besoins en énergie.

Avec notre corresponsante à Amman, Angélique Férat

La décision était attendue. Problème : les Jordaniens se chauffent au fuel, cuisinent au gaz et se déplacent en voiture. Pour beaucoup de familles, cette mesure radicale est vécue comme une catastrophe, alors que l'hiver est là.

Des manifestations ont donc eu lieu, dans toutes les villes du royaume, parfois même dans des villages. A Kerak, un tribunal a été incendié ; ailleurs des voitures ont été endommagées ; une station d'essence a même été en partie détruite.

La colère est manifeste, alors que l'inflation a été forte ces dernières années et que les salaires n'ont pas suivi. « Je suis de la classe moyenne et je ne vais pas y arriver », confie un homme, désespéré. « En plus, maintenant, tous les prix vont augmenter, même la nourriture et les habits. »

« Nous n'avons plus d'argent dans ce pays, regrette cette femme. C'est trop cher, trop cher. Il n'y a pas de travail. J'ai deux petites filles et je ne peux pas leur donner une vie confortable. Les voleurs ont tout pris et maintenant, nous sommes dans le rouge. Le roi a tout mangé. »

La promesse par le gouvernement d'aider financièrement les familles les plus pauvres pour compenser la hausse n'a pas calmé le jeu. Le syndicat des enseignants a appelé ses adhérents à la grève pour ce mercredi.

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