Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Traqué par les télévisions britanniques, Abou Qatada, reconnaissable à une longue barbe désormais grisonnante, a quitté précipitamment la prison de haute sécurité de Long Martin à l’arrière d’un fourgon noir. Direction Londres, où réside sa famille.
Le prédicateur radical est désormais libre mais devra se plier à des conditions très strictes : un couvre-feu de 16 heures par jour qui ne l’autorise à sortir qu’entre 8h du matin et 16h ; le port d'un bracelet électronique ; l'interdiction d'utiliser internet, téléphone portable, tablette. Abou Qatada n'est autorisé à contacter par ailleurs que certaines personnes.
Ce retour symbolique dans les rues de Londres provoque la colère générale et constitue une profonde humiliation pour le gouvernement. La ministre de l’Intérieur Theresa May a plusieurs options, mais elles reviennent à reprendre avec les avocats d’Abou Qatada le jeu de ping-pong interminable entre les différentes cours de justice britanniques et européenne.
L’ultime solution que beaucoup appellent de leurs vœux est d’expulser de force l’imam dans un avion vers la Jordanie. Le gouvernement, qui serait alors hors-la-loi, s’y refuse et pourrait se résoudre à maintenir sous surveillance constante Abou Qatada, au prix de plusieurs millions d’euros par an pour le pays.