Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat
C’est comme un ultime tabou qui tombe car en Jordanie, on ne critique jamais le monarque. Mais cette fois, Abdallah II est comparé à Ali Baba, Ali Baba qui a volé le pays. On a pu entendre : « Abdallah soit tu réformes, soit tu pars ! »
Les manifestants de tous bords ont le même commentaire : si les caisses de l’Etat sont vides, c’est à cause de la corruption.
Beaucoup de nouveaux visages dans ces manifestations, à côté des militants politiques qui battent le pavé depuis deux ans, chaque vendredi. Des nouveaux, un peu perdus, qui veulent juste dire leur inquiétude. « Les prix augmentent sans cesse et nous avons besoin de fuel pour nous chauffer et on ne veut pas payer les factures pour ceux qui sont corrompus », clame une jeune manifestante.
« Mon avenir est noir. Je suis diplômé depuis trois mois et je n'ai pas de travail, enchaîne un jeune homme. Je suis inquiet. Le roi doit lutter contre la corruption. Il doit faire quelque chose. Surtout dans le cercle qui est autour de lui. C’est que le peuple attend ! »
Les partis d’opposition appellent à continuer les manifestations. Et certains appellent à une grève illimitée dès dimanche.