Jordanie: coup d'envoi des élections législatives contestées par l'opposition

Les Jordaniens sont appelés aux urnes ce mercredi 23 janvier. Ce scrutin est contesté par les partis d'opposition. La formation issue des Frères musulmans a d'ailleurs appelé les électeurs à bouder le vote, dénonçant une loi électorale injuste, malgré les réformes promises par le roi de Jordanie, Abdallah II, dans la foulée du printemps arabe.

Plus de deux millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce mercredi 23 janvier pour un scrutin dont le principal, sinon le seul enjeu, sera la participation. Devant l'absence de réforme en profondeur de la loi électorale, les partis d'opposition ont en effet décidé de jouer la carte du boycott. Pour les Frères musulmans, qui constituent la principale force d'opposition du pays, le découpage électoral favorise en effet les régions rurales, dont le vote est traditionnellement acquis au pouvoir en place.

Les partis politiques n'ont qu'un quota de 27 sièges sur 150 députés. Ce n'est pas l'ouverture démocratique espérée. Les autres sièges iront à des indépendants. Le Parlement jordanien est traditionnellement composé d'hommes d'affaires ou de représentants des grandes familles ou tribus. Mohamed Daoudiyeh, ancien ministre et ancien ambassadeur, se présente à Amman. Pour lui, c'est clair, le roi et le régime vont cette fois-ci jouer le jeu démocratique : « Cette fois-ci, je suis sûr qu'il n'y aura pas de bourrage d’urnes ou des trucages de chiffres. Le régime jordanien a compris cette fois qu'un Parlement de gens corrompus, de personnes sans légitimité est tout simplement contre-productif politiquement ».

Un mouvement de contestation qui a pris une ampleur nouvelle

Jusqu'à présent, la Jordanie a semblé relativement épargnée par les soubresauts du printemps arabe. Pour autant, le roi Abdallah II n'est pas à l'abri d'un mouvement de contestation qui a pris une ampleur nouvelle au cours des derniers mois, en raison des difficultés économiques rencontrées par le pays. Des préoccupations attisées par les mesures d’austérité engagées en 2012 par Amman pour obtenir le soutien financier du Fonds monétaire international.

Faute d'adversaires, les partisans du régime en place sont quasiment assurés de l'emporter à l'issue du vote. Mais le nouveau Parlement risque d'être incapable de lancer les réformes attendues par une vaste majorité de Jordaniens. Le vrai test de ces élections sera le taux de participation. Selon les estimations, il pourrait n'être que de 20% dans les villes comme Amman, Zarqa ou Irbid.

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