La grâce du président Morsi insuffisante pour les révolutionnaires de la place Tahrir

La cour d’assises du Caire a décidé samedi 19 janvier d’abandonner les charges contre 379 personnes accusées de violence armée contre la police et d’attaque contre des édifices publics. Le tribunal a tenu compte d’une grâce générale décrétée en octobre par le président Mohamed Morsi en faveur de « tous ceux qui ont soutenu la révolution » de janvier 2010 à juillet 2012, date de sa prise de pouvoir.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La décision a été accueillie par les cris de colère des accusés. Ces derniers voulaient, en effet, être jugés et acquittés et non graciés. Ils estiment que la grâce laisse planer le doute sur leur culpabilité.

Ils avaient été arrêtés lors des incidents de la rue Mohamad-Mahmoud en novembre 2011. Des milliers de révolutionnaires avaient tenté, durant des jours, de prendre d’assaut le ministère de l’Intérieur après que des policiers aient chassé par la force des manifestants de la fameuse place Tahrir. Les accrochages avaient fait 45 morts et un millier de blessés. Les révolutionnaires sont d’autant plus remontés qu’ils estiment que les vrais coupables n’ont jamais été inquiétés : les forces de police qui ont tiré sur les manifestants.

La poursuite des responsables de la police, mais aussi de l’armée, pour le meurtre de manifestants est une des revendications essentielles des révolutionnaires égyptiens. Des révolutionnaires qui s’apprêtent à commémorer la révolution du 25 janvier par des manifestations de protestation contre le pouvoir des Frères musulmans partout en Egypte.

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