Les immeubles illégaux prolifèrent en Egypte

En Egypte à Alexandrie, au moins vingt-cinq personnes ont trouvé la mort et douze autres ont été blessées dans l’effondrement d’un immeuble pourtant de construction récente. La seconde ville du pays, construite sur un sol instable est également bâtie sur une zone sismique. Toute l'Egypte, cependant, est touchée par un phénomène de constructions illégales.

De notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

« Appartement construit légalement avant 2011. » Cette phrase est devenue presque obligatoire dans toutes les annonces immobilières d’Alexandrie. Les promoteurs ont, en effet, profité de l’effondrement de l’appareil de l’Etat après la révolution pour multiplier les constructions illégales. Près de 11 000 immeubles ont été érigés sans permis, sans contrôle, n’importe comment et n’importe où dans cette ville.

Il est vrai que toute l’Egypte a connu le même phénomène avec plus de 200 000 immeubles illégaux. Mais le danger est plus grand à Alexandrie du fait des intempéries et de la nature sablonneuse ou marécageuse du sol. Il ne faut pas, non plus, oublier les séismes fréquents qui ont déjà détruit une partie de la ville d’Alexandre le Grand.

A l’impuissance et au laxisme des fonctionnaires, il faut ajouter les failles juridiques. Il suffit qu’un immeuble illégal soit habité, ne serait-ce que par une personne, pour que les autorités ne puissent pas le démolir. Comme quoi, le romancier égyptien Albert Cossery était visionnaire quand il écrivit, il y a 70 ans, son opus intitulé La maison de la mort certaine.

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