Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La visite surprise du secrétaire américain à la Défense, dans le cadre d’une tournée qui l'a déjà mené au Koweït et en Afghanistan, fut brève (moins d’une heure et demie), mais aussi discrète. Leon Panetta n’a pas fait la moindre déclaration publique.
Mais son porte-parole aura juste eu le temps d’annoncer à la presse la décision que les Turcs attendaient, à savoir que les Etats-Unis participeront eux aussi au renforcement de la défense de leur frontière avec la Syrie, à hauteur de deux batteries de missiles Patriot, comme la Hollande et l’Allemagne.
L’une de ces rampes de lancement sera installée sur la base aérienne d’Adana-Incirlik, où M. Panetta a fait escale. C'est d'ailleurs de cet endroit que l’avion de surveillance radar AWACS, lié à ce système de défense, partira pour effectuer ses rotations.
Cependant, pour Ankara, le compte n’y est pas. La Turquie aurait en effet souhaité obtenir entre dix et vingt batteries Patriot. Malgré tout, ce dispositif devrait arriver dans les prochaines semaines, et être opérationnel au plus tard fin janvier.
Il ne pourra que rassurer le gouvernement, mais aussi l’opinion publique turque, après six mois d’escalade, d’incidents frontaliers et aériens violents et meurtriers, alors que rien n’annonce une accalmie en Syrie.