Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Depuis la destruction d’un F4-Phantom turc en juin dernier et des incidents frontaliers à répétition faisant plusieurs victimes en Turquie même, la rumeur autour de ces systèmes de défense allait bon train.
Une option désormais validée par les confidences aux journaux Hürriyet et Zaman de diplomates turcs, sous couvert d’anonymat, qui évoquent le dépôt «imminent» d’une demande formelle d’Ankara à l’Otan.
Les discussions préalables sur le déploiement de ces missiles anti-missiles Patriot étaient d’ailleurs confirmées jeudi dernier par le secrétaire d’état à la Défense Leon Panetta, et même le lundi précédent par le secrétaire général de l’Organisation atlantique, Anders Fogh Rasmussen, affichant tous deux un soutien de principe très clair à cette initiative.
Le but est bien sûr d’empêcher toute attaque aérienne syrienne contre le territoire turc, en première ligne contre Damas par le nombre de ses réfugiés et son soutien à l’opposition syrienne, et notamment contre une éventuelle agression à l’arme chimique.
Mais il va sans dire que la mise en place d’un tel arsenal renforce aussi le scénario d’une zone tampon protégeant les populations syriennes le long de la frontière, tout autant que la rébellion au régime de Bachar el-Assad.
Les rebelles syriens auraient réussi une importante opération dans le nord du pays, près d’Alep. Après deux mois de siège, ils se seraient emparés d’une grande partie de la base militaire du « Groupe 46 », une unité d’élite très redoutée en Syrie. Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, l’OSDH, c’est à partir de cette base que les forces gouvernementales bombardaient la région d’Alep :