Référendum en Egypte : la légalité du scrutin menacée par le boycott de juges anti-Morsi

C’est l’une des questions qui se posent en Egypte autour du référendum qui doit débuter samedi : combien de magistrats accepteront de surveiller ces élections ? Faute d’un nombre suffisant de juges dans les bureaux de vote, c’est la légalité du scrutin qui sera menacée. Or les magistrats anti-Morsi sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus décidés à faire dérailler le scrutin.

Avec notre envoyé spécial au Caire, Daniel Vallot

Dans le bras de fer qui oppose les magistrats égyptiens au président Morsi depuis le début de la crise, il y a eu plusieurs étapes. Il y a eu le décret du 22 novembre qui plaçait le président égyptien au-dessus de la justice, il y a eu l’encerclement de la Cour constitutionnelle par les partisans du président égyptien. Le résultat, c’est qu’aujourd’hui un nombre croissant de juges refusent de superviser le référendum qui doit avoir lieu ce samedi 15 décembre.

« La plupart des juges - à peu près 80% - ont décidé de ne pas participer au vote, confie Abdullah Fathi, le vice-président de la Cour de cassation. C’est vraiment une minorité de juges qui a accepté de superviser le référendum. Cela s’explique essentiellement par le décret constitutionnel qui empiète sur le pouvoir judiciaire et qui n’a pas vraiment été modifié. Pour nous, c’est l’indépendance de la justice qui est menacée et donc nous boycottons le vote. »

Conséquence de ce boycott : les autorités égyptiennes ont décidé de répartir le vote sur deux journées au lieu d’une. Pour les juges anti-Morsi, c’est une raison de plus pour invalider le scrutin.

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