Nadim, un bonnet sur la tête et 25 années passées en France, sort de l'ambassade d'Egypte à Paris. Il est l'un des premiers à avoir voté ce mercredi. « J'ai voté "non", confie-t-il. C'est normal, parce que l'Egypte, c'est pour tout le monde et pas seulement pour les Frères musulmans. Je suis musulman mais je ne suis pas d'accord avec tout ça. »
Une vingtaine de personnes patientent dans le froid. Parmi elles, Radwa. Elle aussi va dire « non » au président Mohamed Morsi.« Jour après jour, il divise de plus en plus le peuple, considère-t-elle. On doit faire quelque chose pour le bloquer, pour lui dire "non" à lui. Nous nous sommes débarrassés du président Moubarak pour avoir un peuple qui sait voter, qui sait dire "non" au président quand il prend plus de droits qu'il ne doit en avoir. »
Dans la queue, les discussions entre détracteurs et opposants à ce projet de Constitution sont parfois vives. Mohamed, un gérant d'entreprise de 37 ans, va voter « oui ». « Il faut avancer, explique-t-il. De toute façon, si on reste à ce point-là, on ne va pas avancer. »
Lorsqu'on lui demande s'il pense que cette Constitution protège les citoyens, Mohamed répond « oui, pour moi oui ». « De toute façon, on peut la changer après, on peut ajouter, ou peut supprimer... Dans un an, deux ans, si sur certains points on n'est pas d'accord, on peut encore voter », considère-t-il.
Comme Mohamed, plusieurs partisans du « oui » au référendum disent vouloir avant tout que leur pays sorte de cette période de crise politique, sociale mais aussi économique. Pour que les Egyptiens retrouvent un semblant de stabilité.