A quatre jours du référendum sur la Constitution, l'Egypte en état de siège

Dans la nuit de lundi à mardi, des violences ont éclaté place Tahrir. Des tirs à balles réelles contre des manifestants qui campent sur ce lieu emblématique de la révolution égyptienne ont fait neuf blessés. La place a été encerclée par la police et le président Morsi demande à l'armée d'assurer la sécurité. Ce mardi, une double manifestation est prévue, et partisans et adversaires du chef de l'Etat risquent de se croiser. A quatre jours du référendum, tensions et intimidations se multiplient.

De notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Pour les occupants de la place Tahrir, l’attaque de cette nuit vise à terroriser les anti-Morsi pour les décourager de rejoindre les manifestations qui doivent débuter à 16 heures ce mardi 11 décembre.

Ces manifestations sont cruciales pour l’opposition qui y voit la dernière chance de faire plier le président Morsi afin qu’il reporte le référendum sur la Constitution prévu samedi 15 décembre. Au programme : trois grandes marches, qui se rencontreront devant le palais présidentiel. L'une de ces marches passera à 200 mètres de la mosquée Rabaa al-Adawiya où les islamistes ont décidé de tenir une manifestation pro-Morsi.

Cette proximité pourrait s’avérer d’autant plus explosive que pro et anti-Morsi ont un compte à régler. Mercredi, les accrochages entre les deux parties devant la présidence avaient fait huit morts et plus de sept cents blessés.

Ce risque potentiel de violence a poussé des mouvements salafistes à indiquer qu’’ils ne seront pas aux côtés des Frères musulmans dans leur manifestation. Un risque auquel se préparent les forces de l’ordre mais aussi l’armée dont les chars sont déployés autour des sites sensibles.

Constitution : le projet qui divise l'Egypte

En attendant, les deux camps avancent des arguments pour expliquer leurs positions, radicalement opposées. Parmi les contestataires, Georges Ishaq, l'un des fondateurs du mouvement Kefaya («Ca suffit») explique ses craintes :

En face, les soutiens au président Morsi parlent d'un vote indispensable. Pas question de faire machine arrière, affirme l'un de leurs porte-parole :

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