Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est par un texte constitutionnel que l’ancien décret à l’origine de la crise est abrogé. Le nouveau décret comporte quatre articles. Il a été rendu public dans le courant de la nuit à l’issue d’une réunion de dialogue national boycottée par la plupart des partis d’opposition.
Le référendum maintenu
Mohamed Morsi accepte donc d’abroger les dispositions les plus décriées du décret du 22 novembre comme ses super pouvoirs et la qualité supra judiciaire de ses décisions. Mais il maintient le référendum constitutionnel à la date prévue le 15 décembre prochain. La cause invoquée est que ce n'est pas possible, conformément à la constitution intérimaire.
En cas de victoire du « non » au référendum, et c’est l’autre concession de la soirée, Mohamed Morsi accepte d’organiser des élections dans les trois mois afin de former une nouvelle commission constituante. En cas de victoire du «oui», le président s’engage à recevoir les réserves de l’opposition sur la constitution et à les présenter au Parlement dès sa première réunion.
De la même manière, il n’est pas question de revenir sur le limogeage du Procureur général et la nomination d’un nouveau. Par contre, le président nomme un juge d’instruction pour enquêter sur les incidents sanglants qui ont eu lieu devant le palais de la présidence mercredi.
En reculant sur le décret à l’origine de la crise, le président égyptien accepte pour la première fois depuis le 22 novembre de lâcher du lest mais cela sera probablement insuffisant pour convaincre l’opposition et pour convaincre l’immense majorité des manifestants anti-Morsi, ulcérés par la violence de ces derniers jours et déterminés à obtenir du président égyptien un recul sur tous les points de litige y compris sur le référendum.