Avec notre envoyé spécial au Caire
La garde républicaine n'a opposé vendredi aucune résistance aux manifestants qui étaient massés devant les barrages qui avaient été installés. Les soldats ont laissé passer les gens, les rouleaux de barbelés ont été écartés, et la foule a envahi les abords du palais présidentiel.
Certains manifestants grimpaient même sur les deux blindés présents et fraternisaient avec les soldats. Mais des soldats auraient tout de même empêché des Egyptiens d'entrer dans le complexe présidentiel.
L'atmosphère de la mobilisation était en tout cas très détendue, très pacifique. Les manifestants étaient venus en famille ou avec des amis. Ils se disaient ulcérés par les violences qui ont eu lieu cette semaine et par le discours, jeudi soir, de Mohamed Morsi.
« Ce discours n'a rien rajouté, ce n'est que de la langue de bois pour essayer de calmer la situation, explique un manifestant. Mais à mon avis, cela a aggravé la situation. C'était une copie des anciens discours de l'ancien dictateur Moubarak, mais avec une petite touche religieuse pour essayer de convaincre certaines personnes qui peuvent se faire manipuler par ce genre de discours. On n'a pas fait la révolution pour avoir un fascisme religieux. On cherche tout simplement notre liberté, nos droits civiques pour toute la population, que ce soit musulmans ou chrétiens ».
D'une certaine manière, les manifestants de l'opposition reprennent ainsi possession des alentours du palais présidentiel. Une zone dont ils avaient été violemment chassés mercredi après-midi par les partisans du président égyptien. Ces incidents avaient entraîné un déchaînement de violence qui avait fait sept morts.