Egypte : les manifestants pro et anti-Morsi mettent Le Caire sous tension

Deux cortèges défilent au Caire ce mardi 11 décembre. Les partisans des islamistes au pouvoir, qui se rassemblent pour défendre la politique de Mohamed Morsi, et les opposants, pour dénoncer son projet de référendum. Des manifestants anti-Morsi qui en début d'après-midi ont essayé de franchir les barrières dressées autour du palais présidentiel et ont été bloqués sans heurts par l'armée. Les forces anti-émeutes ont été mobilisées pour éviter la confrontation entre les deux camps.

Avec notre envoyé spécial au Caire, Daniel Vallot

C’est la question que tout le monde se pose : après les violences de la semaine dernière, va-t-on vivre ce mardi un scénario similaire avec des affrontements directs entre manifestants pro et anti-Morsi ?

En fin d’après-midi aucun incident majeur n’était à signaler. L’opposition manifeste sur la place Tahrir mais aussi aux abords du palais présidentiel où plusieurs centaines de manifestants sont parvenus, en début d'après-midi, à franchir sans accrochage un barrage dans le périmètre de sécurité gardés par des soldats et des chars de l'armée. Ces manifestants ont tout simplement contourné le mur qui avait été érigé par la Garde républicaine. Depuis 18h, heure de Paris, la manifestation bat son plein, avec les slogans anti-Morsi que l’on entend depuis plus de deux semaines.

Des protestataires sont juchés sur les blocs de béton installés par l’armée, la foule brandit d’immenses portraits de deux opposants au président tués au début de la crise.

Risque accru autour de la présidence

C’est autour du palais présidentiel que le risque de violence sera le plus fort car les partisans du président égyptien pourraient décider à leur tour de converger vers le palais, ce qui rendrait les affrontements quasiment inévitables. Dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 décembre, sept personnes avaient trouvé la mort lors d'accrochages entre membres des deux camps.

Les partisans de Mohamed Morsi, eux, défilent pour le moment à deux endroits différents à quelques kilomètres du palais présidentiel. Ils voulaient, de leur côté, occuper la rue pour montrer leur soutien au président égyptien. Pour eux, l’opposition a tort de rejeter le référendum du 15 décembre, cela prouve, disent-ils, que celle-ci ne veut pas de la démocratie. Les pro-Morsi se disent opposés à la violence, à condition que la partie adverse n’y succombe pas.

Mais quelle sera l’attitude, ce mardi soir, des forces de police et surtout de l’armée égyptienne ? Depuis le début de la crise, l’armée est restée en retrait. Elle pourrait cette fois décider de s’interposer entre les deux camps.

 

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