Avec notre envoyé spécial,
On craignait en effet des violences. On craignait de voir des groupes de manifestants des deux bords se rencontrer et s’affronter comme la semaine dernière. Il n’en a finalement rien été. L’opposition a modifié au dernier moment le parcours de l’un de ses cortèges pour éviter de croiser l’un des rassemblements des partisans du président égyptien.
Devant le palais présidentiel, la manifestation de l’opposition s’est déroulée dans le calme et même dans une ambiance festive avec des slogans, des chants bien sûr, mais aussi des feux d’artifice tirés juste sous les fenêtres du palais présidentiel. Il n’y a pas eu de violences entre les deux camps, pas plus qu'entre les manifestants de l’opposition et les soldats de la Garde républicaine qui ont décidé, mardi 11 décembre au soir, comme vendredi et dimanche dernier, de laisser les anti-Morsi franchir sans encombres les barrages installés autour du palais.
Une participation au vote ?
L’opposition continue de contester le projet de nouvelle Constitution. Le référendum sur ce sujet est dans trois jours. Mais on ne sait toujours pas si l’opposition va demander à ses partisans de le boycotter ou pas.
En effet, visiblement, l’opposition a du mal à se mettre d’accord sur cette question cruciale de la participation ou non au référendum. Il reste trois jours seulement avant le vote et les anti-Morsi n’ont pas, à l’heure actuelle, de consigne claire et nette sur l’attitude à adopter. Dimanche soir 9 décembre, le Front de salut national (la coalition anti-Morsi) avait déclaré qu’elle refusait ce scrutin, laissant entendre qu’il fallait le boycotter. Mais depuis, des informations contradictoires émanent de l’opposition. Des hésitations se font jour. L’opposition devait mettre un point final à ces divergences mardi soir. La décision est reportée à mercredi.
Dans les rues du Caire, les anti-Morsi sont en tout cas majoritairement favorables à un boycott. Ils aimeraient voir leurs dirigeants se mettre d’accord sur cette question une bonne fois pour toute.