C'est une passe d'armes entre Damas et Washington, et elle intervient au lendemain d'informations faisant état d'activités autour de stocks d'armes chimiques en Syrie. Le quotidien américain The New York Times, citant un officiel américain, parle de préparatifs qui vont au-delà d'activités habituelles. Ce lundi, la réaction d'Hillary Clinton ne s'est pas fait attendre.
Cette déclaration de la secrétaire d'Etat américaine n'est pas surprenante. L'été dernier, Barak Obama avait déjà dit que l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien constituerait une ligne rouge franchie pour les Etats-Unis, qui seraient alors susceptibles d'intervenir dans le conflit.
Dans le sillage de sa ministre, le président américain a d'ailleurs réitéré clairement sa mise en garde ce lundi, face à des spécialistes de la prolifération nucléaire réunis à Washington. Selon lui, l'utilisation des armes chimiques par Damas serait une « erreur tragique », car « le monde regarde ». Le chef de la Maison Blanche promet qu'une telle extrémité aurait des « conséquences ».
S'adressant directement à son homologue syrien, Barack Obama a déclaré : « L'utilisation d'armes chimiques serait totalement inacceptable, et si vous faites l'erreur tragique d'utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en serez tenu pour responsable ».
De son côté, Damas a réaffirmé qu'il n'était pas question d'utiliser de telles armes contre la population, quelles que soient les circonstances. Mais dans un contexte où la rébellion semble gagner du terrain, et où la Turquie demande le déploiement de missiles Patriot à sa frontière, le régime syrien pourrait être tenté de faire une démonstration de force.
Les stocks d'armes chimiques en Syrie sont en tous cas surveillés de près par les Occidentaux. Pas seulement parce qu'ils pourraient être utilisés par le régime, mais parce qu'ils pourraient tomber aux mains de jihadistes de plus en plus nombreux à venir dans le pays.