Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Comme en réponse à la mise en garde à peine voilée de Moscou, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fortement insisté, depuis le Pakistan où il est en déplacement, sur le caractère purement défensif de ce déploiement de missiles à la frontière, qui est « une simple mesure de précaution ».
Mais l’opposition social-démocrate du CHP conteste elle aussi ce choix stratégique, dénonçant une militarisation qui mène sur le sentier de la guerre, alors que le gouvernement vantait il y a quelques années sa politique de « zéro problème » avec ses voisins.
Quant à la formation parlementaire ultranationaliste, elle critique, elle, l’arrivée sur le territoire turc d’armement étranger pour défendre la nation turque, comme si le pays n’était pas capable de se défendre tout seul.
Avant l’arrivée des missiles, pour en déterminer l’emplacement, une mission d’inspection devrait visiter la zone dès la semaine prochaine, et ensuite une équipe de 150 à 200 militaires sera à pied d’œuvre pour manipuler ces engins. Et là aussi, il y a débat, car les Turcs n’aiment guère voir des soldats étrangers stationner sur leur sol. Le chef du gouvernement a tenu à préciser qu’ils n’auraient pas de pouvoir décisionnaire, mais que ce sont les Turcs qui décideront de déclencher d’éventuels tirs de missiles.