Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après plus de deux mois, le mouvement entamé le 12 septembre a heureusement pris fin avant que le moindre décès ne soit à déplorer, mais l’état de certains détenus commençait à être critique.
Depuis vendredi, des équipes médicales avaient d’ailleurs – quand c’était possible - commencé à hospitaliser certains des grévistes de la faim nécessitant une réanimation. Et à Diyarbakir samedi, les détenus se sont opposés physiquement au transfert de cinq de leurs camarades.
Les autorités turques avaient promis de ne pas laisser mourir le moindre gréviste de la faim, faisant craindre une intervention aussi musclée que lors de la grande grève de la faim des militants d’extrême gauche en 2000, qui avait fait une trentaine de morts, plus encore que de victimes du jeûne en lui-même.
Selon le leader de la rébellion kurde Abdullah Öcalan, dont les propos sont rapportés par son frère qui a pu le rencontrer dans l’île-prison où il est le seul détenu, la grève de la faim aurait « atteint son but ». Les deux revendications à l’origine du mouvement étaient le droit pour les accusés de se défendre en langue kurde devant les tribunaux, modification du code pénal qui vient d’être approuvée en commission par le Parlement et devrait rapidement être adoptée, et la possibilité pour Öcalan lui-même de recevoir la visite de ses avocats, ce dont il est privé depuis près d’un an et demi. Mais sur ce point, aucune confirmation officielle jusque là.