La Turquie soutient la coalition syrienne avec des réserves

Alors que les affrontements se poursuivent autour de l'aéroport de Damas et dans les faubourgs de la capitale (où l'armée mène une vaste offensive), l'opposition syrienne a enregistré un nouveau soutien, ce jeudi 16 novembre. La Turquie, qui a coupé toute relation avec le régime syrien, vient en effet de saluer la formation de la nouvelle coalition d'opposition, désormais jugée « légitime ». Mais le choix des mots est important : légitime ne signifie pas unique représentant. Ankara garde quelques réserves.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Seulement quatre jours après la mise sur pied de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syrienne (le nouveau front anti-Bachar el-Assad), la Turquie affiche enfin son soutien, après Paris, à cette formation qui remplace le Conseil national syrien (CNS).

En revanche, malgré l’intense lobbying du chef de la diplomatie turque à Doha, les efforts de l’opposition syrienne pour réaliser une union complète restent inachevés : le Comité national pour le changement démocratique d’Haytham Manna manque toujours à l'appel pour parachever la photo de famille.

C’est sans doute pourquoi le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu ne qualifie toujours pas la Coalition nationale syrienne de « seul » représentant, mais de représentant « légitime » du peuple syrien.

Peut-être s'agit-il d'un demi-échec pour la diplomatie turque, pressée d’en finir avec cette crise qui déborde de plus en plus sur ses frontières, mais Ahmet Davutoglu appelle néanmoins la communauté internationale à reconnaître, soutenir et aider concrètement cette opposition syrienne.

« Les mots ne suffisent plus », a-t-il lancé. L’opposition syrienne réclame en effet des armes.

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