Avec notre correspondant à Gaza, Mouhssine Ennaïmi
Toute la nuit, des bruits assourdissants ont retenti à Gaza. Certains provenaient des navires de guerre qui sont postés juste en face de la ville de Gaza. Il y a eu plusieurs bombardements : plus de 130 raids au cours des dernières heures. Les frappes se sont intensifiées au petit matin, vers 4, 5 heures environ.
Dans la soirée hier, des séries de bombardements ont fait trois nouvelles victimes, tuées dans le nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne dit avoir visé plus de 70 sites, principalement des infrastructures du Hamas.
A Gaza, la population doit faire face à une peur quotidienne, les gens sont terrés chez eux. On n’a vraiment pas l’impression qu'ils sont plus d’un million et demi d’habitants à Gaza ; les rues sont désertes, le silence est pesant. Dans la soirée, on remarque que les gens n’ont pas d’électricité. La quasi-totalité des immeubles est plongée dans le noir. Personne ne s’aventure dehors dès la nuit tombée. Trop dangereux, trop risqué. Tout ce que l’on voit, ce sont parfois des gyrophares d’ambulances qui se dirigent vers les colonnes de fumée. Ce que les Gazaouis craignent maintenant, c’est une offensive terrestre qui risque d’alourdir encore plus le bilan des victimes civiles.
Une trêve difficile à mettre en place
Le Premier ministre égyptien Hicham Kandil est arrivé à Gaza, aux environ de 8 heures (heure française) ce 16 novembre. Une trêve, décidée par Israël autour de cette visite semble déjà impossible à tenir en ce début de matinée. Quel est l'objectif de la venue d’Hicham Kandil ? Elle est d'abord très attendue : elle a été largement annoncée par l’autorité du Hamas hier soir. En outre, elle montre la sympathie et l’implication du voisin égyptien à un moment où les Palestiniens ont l’impression de souffrir seuls face aux opérations militaires israéliennes. Ils se souviennent du silence politique et médiatique du gouvernement Moubarak.