Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Ahmad Jaabari était très influent au sein du Hamas. Il avait effectué l’une de ses rares apparitions en public il y a un an lors de l’échange entre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu pendant cinq ans par la branche armée du Hamas, et un millier de prisonniers palestiniens.
Cet assassinat ciblé devrait enclencher un nouveau cycle de violence entre les groupes armés palestiniens de Gaza et l’armée israélienne. Le Hamas a déjà fait savoir qu’en tuant Ahmad Jaabari, Israël avait « ouvert les portes de l’enfer ».
Ces derniers jours, lors d’un énième épisode d’affrontements dans la région, plusieurs groupes armés palestiniens avaient revendiqué les tirs de roquette sur le sud d’Israël. Les autorités de l’Etat hébreu avaient averti qu’elles tenaient le Hamas pour responsable de tous les tirs de roquette venant de la bande de Gaza, quelle que soit la revendication.
« Toutes les options sont sur la table »
Ce soir, l’armée israélienne annonce le début d’une opération contre les groupes armés à Gaza, opération baptisée « Pilier de défense ». Dans un communiqué, elle a fait savoir que plusieurs sites de lancement de roquettes du Hamas avaient été visés. Selon le porte-parole de l’armée, c’est un « coup significatif porté à la capacité de lancer des roquettes et aux entrepôts de munitions » de tous les groupes armés agissant dans la bande de Gaza.
Mais Tsahal se laisse aussi la possibilité d'intervenir au sol : « Toutes les options sont sur la table. Si nécessaire, l'armée est prête à lancer une opération terrestre à Gaza ».
Du côté du Hamas, on déplorait neuf morts ce mercredi soir, dont deux enfants, et dénombrait une vingtaine de frappes de l’aviation israélienne. Des frappes qui visaient « des sites et des QG des forces de police et de sécurité », selon les déclarations faites à l’AFP par le porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas, Islam Chahwane. Les services de santé, dans la bande de Gaza, comptaient près de vingt-cinq blessés.
Invité de RFI Soir ce mercredi, le journaliste Alain Gresh, qui tient notamment le blog Les nouvelles d'Orient, ne cache pas son pessimisme quant à l'évolution de la situation sur le terrain.