Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Dans le musée de Yad Vashem, le guide raconte la montée du nazisme dans les années 1930, puis l’extermination de six millions de juifs en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. La délégation de musulmans de France écoute en silence. La visite se terminera par une cérémonie dans la crypte du souvenir du mémorial de la Shoah.
« C’est douloureux, c’est quelque chose de très lourd. C’était très fort, très émouvant », raconte Ali Mohammed Kassim, l’imam et le mufti de la communauté comorienne de France. « Nous, poursuit-il, on est bien, on est juifs, musulmans, chrétiens. On peut vivre ensemble, on peut travailler ensemble. Dans un pays ou dans un travail, il n’y a aucune violence. »
« Là, explique l’écrivain Marek Halter, français et juif venu de France aux côtés de ces imams et représentants musulmans, j’étais particulièrement ému, parce que c’est un peu mon histoire. Il fallait avoir beaucoup de courage pour venir ici faire ce voyage. Ils sont sous pression depuis deux mois. Ils pensaient qu’il fallait faire un geste fort. »
Avant la visite du mémorial de la Shoah, le groupe de musulmans a fait une autre halte très symbolique en allant se recueillir et prier dans le cimetière de Jérusalem, où sont inhumées les quatre victimes juives de Mohammed Merah.