Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C’est un homme assez réservé mais plein d’humour qui est apparu devant la presse au palais de Lambeth. Justin Welby n’a d’ailleurs pas caché que sa première réaction en apprenant sa nomination avait été « oh non ! ».
Il faut dire qu’il faisait figure d’outsider dans la course à la succession de Rowan Williams qui a tenu durant dix ans les rênes d’une Eglise anglicane en pleine tourmente. Moins connu que les autres candidats, Justin Welby n’était évêque que depuis un an et son parcours est assez atypique.
Sorti des prestigieuses écoles d’Eton et de l’université de Cambridge, il a travaillé pendant 11 ans dans l’industrie pétrolière, notamment à Elf Aquitaine, avant d’être ordonné prêtre en 1992.
Il appartient à l’aile évangélique conservatrice de l’Eglise d’Angleterre mais a clairement signalé sa souplesse d’esprit en se disant opposé à toute forme d’exclusion. Il a ainsi confirmé qu’il voterait pour l’ordination de femmes prêtres et promis de réexaminer ses convictions concernant les mariages homosexuels.
Par ailleurs, Monseigneur Justin Welby se dit particulièrement préoccupé par le sort des plus démunis, mais aussi par les obligations morales du monde de la finance. En ce sens, il devrait s’avérer être un archevêque aussi direct que son prédécesseur au franc-parler légendaire.