L’annonce officielle a été divulguée par le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. On y apprend que le Vatican a mis au point pour le pape un compte Twitter à partir duquel il commencerait à tweeter d’ici la fin de l’année. Le démarrage semble un brin poussif car au printemps on avait d’ores et déjà appris que les discours prononcés par Benoît XVI seraient bientôt accessibles à travers Twitter. L’archevêque italien Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical des communications sociales, avait même ajouté que Twitter servirait aussi lorsque Benoît XVI lancerait des appels à la solidarité en faveur d’un pays. Le compte existerait déjà mais la Secrétairerie d’Etat - le gouvernement du Saint-Siège - a préféré retarder la publication des premiers tweets en raison de l’affaire « Vatileaks ». Certaines mauvaises langues suggéraient que c’était dû au fait que le pape ne rédige qu’à la main, et de préférence au crayon à papier… Alors le pape va-t-il spécifier sur son profil : Ce ne sont pas des tweets d’Evangile et ils n’engagent que moi et pas le Saint-Esprit ? Et à quand un Twurbi et tworbi ou un Habemus Twittam !?
Près de 15 millions à « aimer » la page Jesus Daily
Cette évolution est peu surprenante et totalement dans l’air du temps pour l’Eglise catholique. Les réseaux sociaux semblent même être le média évident pour propager la bonne parole. Ainsi, sur Facebook ils sont près de 15 millions à « aimer » la page Jesus Daily (elle n’a absolument rien à voir avec le Vatican) et surtout plus de 5 millions à la commenter régulièrement. On parle dans ce cas d’engagement de la part des abonnés et en début d’année, c’était la page Facebook qui provoquait le plus les conversations au monde. En comparaison, Lady Gaga, reine des réseaux sociaux avec ses 53 millions d’abonnés, a entrainé 5 fois moins de conversations, à peine plus d’un million…
« Ce sont les outils que Dieu nous a donnés pour diffuser sa parole »
On ne s’étonne pas d’entendre dans une église anglicane dernièrement « C’est un dimanche Twitter, donc allez sur votre compte. » Aucun cas d’hallucinations auditives, le prêtre expliquait même aux fidèles: « Si vous avez une question, tweetez la et j’y répondrai. » Cette étrange messe se tenait dans la petite église centenaire de Saint-Paul à Weston-super-Mare. Le prêtre, Andrew Alden (@andalden), d’expliquer : « A l’époque romaine, il y avait les routes pour voyager et transmettre le message du Christ. Au Moyen-Age, il y eut l’imprimerie. Aujourd’hui, on a Twitter, Facebook, YouTube. Ce sont les outils que Dieu nous a donnés pour diffuser sa parole. »
Des « Twittomélies » où l’évêque propose des petites touches spirituelles
Pareillement en France, Hervé Giraud, évêque de Soissons (@mgrgiraud) envoie, quant à lui, des « Twittomélies ». Il expliquait au journal La Vie : « Dans notre société, nous avons trop de paroles saturantes, comme si l’on savait tout. Aussi, je préfère proposer une petite touche spirituelle. Il ne s’agit pas de matraquer la parole de Dieu, mais plutôt de proposer d’y goûter jour après jour à des personnes qui n’ont souvent même pas trois minutes pour lire une homélie ou un commentaire de la Bible. » Tweetons la sainte parole !