Des «munitions» pour Damas à bord de l'avion syrien, affirme la Turquie

Après avoir fait saisir une partie de la cargaison de l'Airbus de Syrian Air en provenance de Russie et contraint à se poser à Ankara mercredi, le Premier ministre turc a affirmé que celle-ci contenait des « munitions » et du matériel militaire à destination du ministère syrien de la Défense. Moscou exige des explications d'Ankara après l'incident, qui aurait « mis en danger » des passagers.

L'escale forcée à Ankara aura duré neuf heures pour l'Airbus A 320 syrien. Et c'est finalement vers 1 h 30, heure française, que cet avion de ligne en provenance de Moscou et à destination de Damas a pu redécoller, avec sa trentaine de passagers, mais allégé au passage d'une cargaison qualifiée « d'illégale » par les autorités turques.

Que contenait au juste cette cargaison ? Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu ne s'est guère avancé mercredi soir. Tout au plus a-t-il indiqué qu'il y avait des éléments à bord que l'on pouvait qualifier de « douteux », en soulignant que ce que transportait l'appareil « aurait dû être signalé » en conformité avec la réglementation de l'aviation civile.

Des « munitions » pour l'armée

Mais les médias turcs étaient plus précis. Ainsi, la chaîne d'information NTV avait parlé d'armes et de munitions, et la télévision publique TRT, de matériel de communication destiné au régime de Bachar el-Assad.

Jeudi, lors d'un discours télévisé, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la cargaison de cet Airbus comportait « de l'équipement et des munitions à destination du ministère syrien de la Défense » en provenance d'un fabricant russe de matériel militaire.

L'agence d'exportation d'armes russes, qui dépend du pouvoir, dément formellement la présence d'armes ou de matériel militaire à bord de cet avion. Les autorités syriennes qui parlent d'acte de piraterie réclament la restitution des marchandises confisquées dans l'avion. La compagnie aerienne Syrian air affirme même que l'équipage a été agressé par les policiers turcs.

Attentat contre la justice militaire

En Syrie, les violences se poursuivent. A Damas, une puissante explosion a secoué dans la journée le bâtiment de la justice militaire dans l'ouest de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), tandis que la télévision syrienne a évoqué un attentat terroriste ayant fait deux blessés dans cette zone. A travers le pays, les violences auraient fait au moins 155 morts - 62 soldats, 51 civils et 42 rebelles - selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

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