Un Airbus A320 pris en chasse par l'armée de l'air turque et forcé d'atterrir à l'aéroport d'Ankara. La scène, digne d'un film d'espionnage, pourrait faire sourire si elle n'intervenait à un moment d'extrême tension entre la Turquie et la Syrie.
Les autorités turques ont voulu contrôler cet avion de ligne syrien qui effectuait la liaison entre Moscou et Damas. Elles avaient reçu des informations sur une cargaison qui ne serait pas civile, autrement dit, militaire.
Première surprise : l'A320 ne transportait qu'une trentaine de passagers, alors qu'il est prévu pour 150 personnes. Quant à la cargaison saisie, elle était de nature «illégale et douteuse», selon les termes employés par le ministre turc des Affaires étrangères qui n'a toutefois pas donné plus de précisions.
Les médias turcs, eux, se sont empressés de conclure qu'il s'agissait bien d'armes, même de missiles, que la Russie envoyait au régime syrien. Avec cette opération en tout cas, les autorités turques démontrent qu'elles restent en alerte alors que les échanges de tirs continuent depuis une semaine à la frontière entre la Turquie et la Syrie.