C'est l'ensemble des souks couverts d'Alep, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a eu à souffrir des combats de ce samedi.
Selon des opposants syriens, les tireurs d'élite de l'armée régulière interdisent l'accès aux souks. « Les boutiques du marché couvert brûlent et des tireurs isolés empêchent quiconque de tenter d'éteindre l'incendie », assure un habitant d'Alep joint par téléphone.
Par ailleurs des vidéos diffusées sur YouTube viennent confirmer les dégâts, on peut y voir de hautes flammes qui s'échappent des voutes en pierre du marché construit au treizième siècle et une fumée noire qui s'élève dans le ciel de la ville d'Alep. Les combats et les intenses bombardements, surtout ceux de vendredi, seraient à l'origine de l'incendie. Entre 700 et 1 000 boutiques auraient été détruites dans les souks.
Ce samedi matin encore, on signalait que les portes en bois de certains magasins étaient en proie aux flammes. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les rebelles et les forces gouvernementales syriennes se rejettent mutuellement la responsabilité dans l'incendie des souks.
Selon le témoignage d'un opposant, les bombardements se sont intensifiés depuis vendredi sur la ville et notamment autour de l'aéroport. Les habitants sont terrés chez eux. Cela fait deux mois qu'Alep est pilonnée par l'armée mais la violence des bombardements de ces deux derniers jours serait sans précédent.
L'une des portes de la vieille ville menacée
Un autre monument historique serait d'ailleurs en danger à Alep : l'une des portes de la vieille ville, à Bab Antakya, dont les insurgés affirment s'être emparés. Selon l'Unesco, cinq des six sites syriens classés au patrimoine mondial ont été endommagés par les affrontements. Parmi eux, la ville de Palmyre et plusieurs quartiers du vieux Damas.
A Damas, la capitale, toujours selon des informations de l'opposition syrienne, l'armée aurait lancé un assaut majeur contre des quartiers où les rebelles auraient renforcé leur présence. L'opposition évoque ce samedi des exécutions sommaires de civils par les soldats.
D'autres localités au sud du pays, mais aussi à l'est, sont en proie à de violents combats. Selon l'OSDH, le conflit qui dure depuis un an et demi, a fait 30 000 morts.