Le vote du Conseil des droits de l'homme de l'ONU intervient alors que les violences en Syrie ne font qu'augmenter chaque jour. De son côté le représentant syrien à l'ONU a fustigé les Etats arabes et la politisation de cette instance de l'ONU. Ainsi Faysal Khabbaz Hamoui, l'ambassadeur syrien auprès de l'ONU à Genève, a-t-il mis en cause le niveau de politisation du Conseil des droits de l'homme.
Il a aussi accusé les « islamistes » d'alimenter la violence, et s'en est pris aux six Etats arabes qui ont soumis cette résolution au vote. «Je regrette que cette résolution ait été présentée par des pays arabes qui n'aiment pas le peuple syrien », a-t-il déclaré. L'ambassadeur syrien a également fustigé les conclusions de la commission d'enquête de l'ONU, notamment sur le massacre perpétré à Houla en mai dernier où plus de cent civils avaient été tués.
Enquête difficile
« La commission d'enquête ne s'est pas rendue en Syrie, a-t-il accusé. Et elle n’a pas pu confirmer avec force ses conclusions sur les commanditaires de ce crime, ni pris en compte les éléments que la Syrie lui a fournis sur les conclusions de sa propre commission spéciale désignée pour enquêter sur ces crimes affreux. »
Pour réaliser leur travail, les enquêteurs se sont basés sur plus de 1 000 entretiens, pour la plupart réalisés dans les pays limitrophes, car ils n'ont jamais eu l'autorisation de se rendre en Syrie.
L'ambassadrice américaine Eileen Chamberlain Donahoe s'est en revanche félicitée de cette résolution. « Le travail de la commission d'enquête est important, a-t-elle estimé, car en continuant d'enregistrer les noms des individus responsables de ces crimes et abus, elle contribue à garantir que ce dossier ne restera pas impuni, et que les responsables de ces crimes contre le peuple syrien seront jugés de devront rendre des comptes. »
La résolution du Conseil des droits de l'homme, adoptée à une écrasante majorité, n'est pas contraignante, à la différence de celles du Conseil de sécurité. Mais celui-ci est totalement bloqué, la Chine et la Russie refusant toujours de voter un texte condamnant les violences en Syrie.