Les attentats de mercredi ont été revendiqués par un mystérieux groupe jihadiste, Tajamou Ansar al-Islam, qui signifie « rassemblement des partisans de l'islam ». François Burgat, chercheur à l'Institut français du Proche-Orient, spécialiste de la Syrie, n'exclut pas une manipulation du régime pour justifier la répression : « Les premiers grands attentats à l'explosif dans le tissu urbain de Damas ont été le fait de manipulations du régime, avec des cadavres de ceux qui étaient des prisonniers politiques morts depuis plusieurs jours, notamment à Idleb ou à Homs.
« Donc, poursuit M. Burgat, on peut toujours, bien sûr, jouer avec l'idée que le régime veut accréditer cette idée selon laquelle il se défend désespérement, qu'il est victime d'un complot extérieur de radicaux islamistes et que son départ aboutirait inévitablement à la prise du pouvoir. Comme l'ont dit absolument tous les régimes de la région, depuis Ben Ali jusqu'à Moubarak en passant par Ali Abdallah Saleh, chacun d'entre eux a dit : "Si je pars c'est al-Qaïda". Donc on peut pas complètement exclure qu'il y ait eu manipulation dans cet attentat qui n'a pas fait véritablement de victimes. »
Cependant, il n'est pas exclu, non plus, que ce groupe jihadiste ait des connexions avec l'Armée syrienne libre. Cette dernière n'a pas revendiqué ces attaques mais certains de ses éléments pourraient y avoir participé.