Turquie: le commandement de l'ASL s'installe en Syrie

La décision de la direction de l’Armée syrienne libre de transférer son quartier général en territoire syrien vise à unifier les différents groupes combattants, en renforçant notamment sa légitimité auprès des combattants locaux.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

La décision du commandant en chef de l’Armée syrienne libre a au moins deux significations : tout d’abord la direction de la rébellion veut et doit renforcer la coordination entre les différents groupes plus ou moins autonomes sur le terrain – il y aurait environ 3 000 de ces brigades dans tout le pays –, et surtout le contrôle de ces factions.

Les Occidentaux poussent d’ailleurs à l’unification de ces groupes : un émissaire français est en effet récemment venu rencontrer les dirigeants de la rébellion pour réclamer le rassemblement de leurs forces, de manière à savoir exactement qui soutenir le moment venu et éviter, après la chute du régime baasiste, le chaos d’une guerre civile.

En outre, le colonel Riyad el-Asaad, depuis quatorze mois en Turquie, était de plus en plus contesté non seulement par les combattants de l’intérieur, mais aussi par ses pairs : des gradés qui ont d’abord constitué, il y a plusieurs mois, un Haut Conseil militaire et, il y a quelques semaines, une Armée nationale syrienne, deux entités sans véritable assise, mais en quelque sorte concurrentes à l’ASL.

C’est pourquoi il est temps, pour le patron de la rébellion, s’il veut conserver sa légitimité et sa suprématie, de se rapprocher du théâtre des opérations et de se faire reconnaître par les chefs de guerre locaux.

Partager :