Avec notre correspondante à Tripoli,Perrine Mouterde
La situation reste tendue et compliquée ce vendredi. Cela fait cinq jours que la ville est secouée par des violences entre pro et anti-régime syrien. Et malgré l’annonce d’un cessez-le-feu par des responsables politiques mercredi 22 août, et malgré la présence de l’armée, le calme n’est toujours pas revenu. Au contraire, à l’aube, un jeune cheikh sunnite a été tué par des tirs de snipers. Aussitôt de violents combats ont repris entre des quartiers sunnites hostiles à Bachar el-Assad et des quartiers alaouites pro-Damas.
Tripoli est régulièrement le théâtre d’affrontements de ce type. En février, en mai et en juin, il y avait déjà eu des combats meurtriers entre sunnites et alaouites, mais cet épisode est particulièrement long et particulièrement violent, avec un bilan d'au moins 12 morts et d'une centaine de blessés.
Autre élément inquiétant : les violences touchent des quartiers d’ordinaire épargnés par les combats qui sont en général très localisés. Ce vendredi matin, un café de la place al-Nour a été attaqué. C’est dans le centre même de Tripoli. Selon un employé de cette boutique, des hommes armés ont attaqué le lieu en criant « Dieu est grand ». Il dit ne pas connaître le motif de cette attaque.
Ce vendredi midi, le trafic est redevenu normal sur cette place. Et beaucoup d’habitants espèrent simplement que le calme va enfin revenir dans la ville.
Le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) affirme que ces violences au Liban et en Syrie limitent ses activités alors que le nombre de réfugiés ne cesse de grandir, atteignant un niveau record en Jordanie.