En 2010 et 2011, plus de 1 000 personnes ont été exécutées en Iran pour trafic ou consommation de drogue, un chiffre qui a triplé en deux ans. Cette lutte anti-drogue est financée à hauteur de plusieurs millions d'euros par diverses agences des Nations Unies. Pour Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau français de Human Rights Watch, cette aide internationale est complice de la justice expéditive du pays.
« Ce soutien permet à l’Iran de punir plus facilement toute une série de personnes qui sont accusées de trafic de stupéfiants, affirme-t-il. Et malheureusement, beaucoup de ces personnes sont ensuite condamnées à mort, parfois sans même pouvoir faire appel. »
C'est la raison pour laquelle l'organisation de défense des droits de l'homme demande l'arrêt du financement des programmes anti-drogue iraniens. Une action drastique, qui ne serait pas sans conséquence pour la région.
« Il est possible que la baisse de la capacité des Iraniens à lutter contre le trafic de drogue permettrait temporairement de renforcer le financement d’un certain nombre de groupes non-contrôlés ou non-étatiques, notamment en Afghanistan, admet Jean-Marie Fardeau. Mais la question de la peine de mort est un préalable indispensable qui doit être posée par les donateurs internationaux avant de poursuivre la coopération et de permettre de limiter le trafic de drogue. »
Un trafic de drogue endémique à l'Iran, qui compte plus d'un million de toxicomanes.