Protestations après l'expulsion de quatorze réfugiés syriens par le Liban

Le gouvernement libanais a renvoyé, mercredi 1er août, quatorze refugiés syriens en Syrie. Ce qui a provoqué la colère de l'ONG Human Rights Watch à Beyrouth, soulignant que certains des expulsés risquaient des persécutions à leur retour. La France a fait part, elle aussi, de sa préoccupation et appelle les autorités libanaises à assurer la protection des réfugiés. La Sûreté générale libanaise a justifié ces expulsions dans un communiqué publié ce jeudi.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Walid Joumblatt a carrément demandé le limogeage du directeur de la Sûreté générale, responsable de l'expulsion de quatorze ressortissants syriens vers la Syrie. Le leader druze a accusé le général Abbas Ibrahim d' « obéir aux ordres du régime de Bachar el-Assad ». Walid Joumblatt a déclaré que les Syriens expulsés n'auront pas droit à un procès juste en Syrie et a exprimé des craintes qu'ils ne soient systématiquement liquidés.

Des activistes syriens réfugiés au Liban ont fait assumer au gouvernement libanais, dans des déclarations à la presse locale et internationale, la responsabilité de la sécurité et de la vie de deux d'entre eux, Fayçal Faour et Tarek Hamwi. Deux autres ressortissants syriens avaient aussi demandé à ne pas être refoulés vers leur pays par peur d'être victimes d'exactions.

La Sûreté générale libanaise s'est défendue en soulignant que l'expulsion des Syriens se fonde toujours sur des dossiers judiciaires et sécuritaires et dans le respect des conventions régionales et internationales. Le communiqué énumère les délits et crimes de droits communs imputés aux quatorze ressortissants, et dément que la décision soit dictée par des considérations politiques. Le texte indique enfin que des mesures d'exception sont appliquées lorsqu'il s'agit de ressortissants qui pourraient être en danger dans le cas d'une expulsion.

Partager :