Diaporama : à Tel Rifat, les funérailles d'un héros de la rébellion

Le bourg de Tel Rifat, entre la frontière turque et la ville d'Alep, est symbolique de la guerre civile qui se joue en Syrie. Il reprenait tout doucement vie, 15 jours après sa libération par les rebelles, mais a été rattrapé par son destin. Pas moins de dix-sept corps inanimés y ont été rapatriés mercredi 1er août. Il s'agit de victimes des affrontements meurtriers pour le contrôle du quartier de Salah Eddine, dans le sud d'Alep. Il sont été ramenés à leurs familles. Parmi eux, Mohamed Dari, connu pour sa bravoure. Reportage.

Avec notre envoyé spécial à Tel Rifat , Jérôme Bastion

Entre les dizaines de maisons brûlées, des tentes sont dressées dans la rue pour  permettre de transmettre les condoléances aux familles des victimes. A cela, s'ajoute la mort, après 24 heures d'agonie faute de soins convenables, d'un héros que 200 à 300 personnes accompagnent de la mosquée au cimetière.

Mohamed Dari était natif de Deraa. Cette ville au sud de la Syrie, d'où était partie la contestation le 15 mars 2011. Pilote d'hélicoptère, il avait refusé de mitrailler Tel Rifat comme on le lui demandait et avait rejoint la rébellion. Ce grand gaillard barbu était connu pour sa bravoure. Il a été blessé lors de la capture du barrage d'Anadan, un verrou stratégique ouvrant vers Alep la route du nord, sanctuaire de la rébellion. 

A cause de la guerre civile, sa dépouille n'a pu être ramenée dans sa province natale. La population, qui le pleure, désigne le responsable : « Bachar, c'est toi qui a fait ça ! Bachar, tu dois partir ! Bachar, ennemi de l'islam ! »

Parmi ceux qui lui rendent hommage, le numéro 3 de l'Armée syrienne libre, Aïtem Derwish, responsable de l'offensive d'Alep. Il appelle la communauté internationale à intervenir au plus vite pour abréger les souffrances des populations, prises dans cette guerre sans pitié.

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