Avec notre correspondant dans la région, Jérôme Bastion
C'est un petit aéroport de campagne, mais à vocation militaire. Il est situé à une quinzaine de kilomètres de la frontière turque, au nord d’Alep, non loin du village d’Azzaz et du poste-frontière Bab al-Salama, tous deux libérés par l’Armée syrienne libre (ASL) il y a une dizaine de jours. Il est assiégé par les forces rebelles et n'est pas encore tombé.
En fait, il s'agit de la toute dernière position encore tenue par l’armée loyaliste au nord d’Alep et qui constitue non seulement un second verrou sur l’autoroute reliant Alep à la frontière turque, mais en plus un centre important pour les rotations d’avions et d’hélicoptères. C'est le second verrou après le barrage d’Anadan, immédiatement à la sortie d’Alep, qui est tombé aux mains de la rébellion lundi 29 juillet.
S’il ne bloque pas totalement la communication à l’instar du barrage d’Anadan, cet aérodrome présente une menace suffisante pour obliger les véhicules voulant emprunter cette autoroute du Nord à quitter l’axe principal pour prendre des petites routes de campagne.
La nouvelle de sa chute, qui pour l’instant n’est pas totalement confirmée, signifie donc que cette fois-ci, la route du Nord vers le sanctuaire de la rébellion en Turquie serait maintenant entièrement dégagée, ce qui aidera bien entendu au transport de matériels, de troupes, d’armes, pour tenir ou conquérir Alep.
Mais cela signifie surtout que cette rébellion continue de collectionner les victoires face à l’armée de Bachar el-Assad, pourtant beaucoup plus lourdement armée et nombreuse en hommes. C’est même à se demander comment ces succès militaires sont possibles malgré ce déséquilibre des forces.
En tout cas, jour après jour, la chute d’Alep paraît de plus en plus probable au rythme où vont les choses.