Syrie: les observateurs de l'ONU tentent de poursuivre leur mission

En Syrie, trois cents observateurs de l'ONU étaient arrivés mi-avril pour surveiller un cessez-le-feu approuvé par le régime comme par l'opposition dans le cadre du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. Mais ce plan est resté lettre morte et, depuis le 15 juin, les observateurs ont dû arrêter leurs opérations devant l'intensification des violences. La suite s'annonce très difficile pour le lieutenant Babacar Gaye, successeur du général Mood à la tête de la mission.

La marge de manœuvre des observateurs semble très limitée en Syrie alors que les combats ont atteint un nouveau degré de violence à Alep. Il est impossible pour eux d'aller dans la deuxième vile du pays où les combats font rage depuis le 20 juillet. En revanche, les observateurs, dont le nombre a été réduit de 300 à 150,  ont pu se rendre dimanche à Al Rastane et à Homs.

Leur nouveau commandant, Babacar Gaye, a rapporté avoir pu constater par lui-même un pilonnage : « C'était un pilonnage continu des quartiers de la ville. Je suis allé à Al Rastane, la ville a subi d'énormes dégâts. Il y avait aussi des chars de l'armée gouvernementale, détruits et abandonnés sur les routes principales. Il faut un changement d'état d'esprit, il faut qu'on passe de cet esprit de confrontation et de militarisation à un esprit de dialogue, d'abord au niveau local puis au niveau national, selon le plan en six points de Kofi Annan ».

Les observateurs ont parfois été décrits comme l'incarnation de l'impuissance de l'ONU. Ils ont pu cependant empêcher ponctuellement des violences par leur présence. Leur mandat fixé par le Conseil de sécurité expire dans trois semaines. Il est difficile d'imaginer qu'ils puissent poursuivre leur mission dans le contexte explosif que connaît la Syrie.

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