Syrie : les observateurs de l’ONU suspendent leur mission jusqu’à nouvel ordre

Le général norvégien Robert Mood, a annoncé samedi 16 juin la suspension de la mission d’observation de l’ONU qu’il dirige en Syrie en raison de l'escalade de la violence notamment au cours des dix derniers jours. La mission de l’ONU reprendra « quand la situation le permettra », a-t-il précisé.

« L'escalade de la violence limite notre possibilité d'observer, de vérifier et de porter assistance pour les projets de dialogue et de stabilité, et fait obstacle à notre capacité de mener à bien notre mandat ». C'est en ces termes que le général Mood, qui dirige la mission conjointe de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, a adressé un communiqué ce samedi, pour expliquer cette suspension des opérations d'observation.

Risques trop élevés

Il s’agit d’une suspension temporaire, qui sera réexaminée au jour le jour. Les patrouilles ne pourront reprendre que lorsque la situation le permettra. Car pour le moment, souligne le général Mood, les risques sont trop élevés. « Le manque de volonté des parties pour parvenir à une transition pacifique et la course en avant dans la militarisation accroissent les pertes des deux côtés », précise-t-il.

« Des civils innocents, des hommes, des femmes et des enfants sont tués tous les jours. Et cela augmente aussi les risques encourus par nos observateurs », explique le général Mood. Depuis le début de leur mission en avril, les patrouilles des observateurs ont à plusieurs reprises été la cible de tirs. Les opposants leur reprochaient de ne pas pouvoir enrayer le cycle de la violence.

La ville de Homs assiégée

De fait, la présence des observateurs, malgré les discussions entre Kofi Annan et Bachar el-Assad, n'a pas arrêté les exactions commises par le régime syrien. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) au moins 26 personnes ont péri dans les violences ce samedi et plus d'un millier de familles sont encerclées et bombardées dans plusieurs quartiers de Homs, bastion de la contestation, dans le centre de la Syrie. L'OSDH a exhorté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à « intervenir immédiatement pour faire arrêter les bombardements incessants sur les quartiers de Homs afin d'évacuer plus de 1 000 familles encerclées, comprenant des enfants et des femmes ».

 

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