Syrie: la France veut aggraver les sanctions contre le régime

La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, rejoint le constat des Nations unies sur la situation de « guerre civile » en Syrie. Paris veut proposer aux autres pays du Conseil de sécurité de rendre « obligatoires » les dispositions du plan du médiateur international Kofi Annan. Un plan qui prévoyait un cessez-le-feu mais qui depuis deux mois a été quotidiennement violé. Sur le terrain, les violences font toujours rage dans plusieurs régions. Les opposants parlent d'une cinquantaine de morts pour la journée de mercredi.

Les Américains et les Français, ainsi que les Britanniques, tentent de redoubler la pression sur la Russie pour qu'elle cesse de livrer des armes et des équipements militaires à la Syrie.

En première ligne : l'entreprise fédérale russe Rosoboronexport qui gère les exportations de ces matériels. Laurent Fabius a appelé à l'arrêt total des exportations d'armes à la Syrie. Mais au salon international de la défense et de la sécurité terrestre d'Eurosatory, au Parc des Expositions au nord de Paris, le stand russe était bien en vue ces derniers jours. En entrant dans le hall 6 à Eurosatory, on ne pouvait pas le manquer. 

Rosoboronexport, l'agence étatique russe par laquelle transite l'exportation de l'armement russe, est pointée du doigt par des ONG comme Amnesty International, Oxfam, et le CCFD. Elle est accusée de vendre des armes à la Syrie. Mais au stand du hall 6, impossible d'obtenir une interview, personne ne veut parler.

De son côté, Human Rights Watch a appelé l'exportateur russe à cesser de fournir des armes au gouvernement syrien, fortement soupçonné de crimes contre l'humanité. L'ONG a dénoncé la présence de Rosoboronexport au salon Eurosatory.

La Russie ne nie pas exporter des armes à la Syrie, mais dit le faire dans les règles des accords internationaux, fournissant des armes défensives. « Faux », a rétorqué Hillary Clinton. Des propos ensuite repris par Laurent Fabius, le ministre français des Affaires Etrangères.

Réaction du ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, qui se trouvait en Iran mercredi 13 juin : « Nous ne livrons rien qui puisse être utilisé contre des manifestants pacifiques » a t-il indiqué.

Les Etats-Unis disent pourtant avoir des preuves selon lesquelles les Russes auraient fourni récemment à Damas des hélicoptères de combat. La Syrie se fournit principalement auprès de son allié russe pour son matériel militaire, et la Russie n'est pas prête à abandonner ce marché, même sous la pression des autres membres du Conseil de Sécurité de l'ONU.

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