Syrie : les observateurs de l’ONU ouvrent une enquête sur la tuerie de Treimsa

Des observateurs de l’ONU, toujours sur place en Syrie malgré la suspension de leur mission d’observation, se sont rendus ce samedi 14 juillet à Treimsa, une localité où plus de 150 personnes sont mortes, selon l’OSDH, dans un massacre survenu cette semaine. Toujours selon les militants des droits de l'homme, l'armée syrienne a pilonné de nouveau, ce dimanche matin, les villes de Homs, Alep et Deera.

Après les bombardements et les combats jeudi à Treimsa, l’ONU a appelé à agir, parlant d’« escalade scandaleuse » de la violence en Syrie. L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, a estimé que Damas avait « bafoué » les résolutions de l'ONU en faisant usage d'armes lourdes : des chars, de l’artillerie et des hélicoptères. « Une violation des obligations du gouvernement syrien de cesser d'utiliser des armes lourdes dans les villes », a déclaré Kofi Annan.

La mission internationale, commandée par le général Mood, s'est donc rendue ce samedi à Treimsa pour enquêter sur les circonstances de la mort de plus de 150 personnes. La veille, une première patrouille s’était déjà rendue sur place pour s’assurer que les combats avaient cessé et voir si la ville était accessible pour les observateurs.

Selon un militant de la région, un convoi de 11 véhicules de l’ONU est rentré dans Treimsa puis les représentants de l’ONU ont sillonné les rues de Treimsa et inspecté les endroits pilonnés. Ils ont également enquêté auprès des habitants.


L’attaque visait des maisons de militants et déserteurs

L’attaque de Treimsa « semblait viser des groupes et des maisons spécifiques, en majorité de déserteurs et de militants, a indiqué dans un communiqué la mission. Il y avait des mares de sang et des tâches de sang dans les pièces de plusieurs maisons, de même que des douilles ».

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), parmi les plus de 150 personnes mortes, on compte des dizaines de rebelles. Un grand nombre de victimes ont été « sommairement exécutées » et 17 autres, dont des femmes et des enfants, ont été tuées alors qu'elles tentaient de fuir.

Ce samedi 14 juillet, les violences ont continué, à Deera, dans le sud du pays, mais aussi dans la province de Homs où des combats ont opposé forces du régime et insurgés dans trois quartiers rebelles. A Alep, également, près de la frontière avec la Turquie, des personnes ont été tuées, comme en témoigne Sam, un militant du Réseau syrien pour les droits de l'homme.

 

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