Syrie: le régime tente coûte que coûte de reprendre le contrôle de Damas

Il n'est pas question pour Bachar el-Assad de quitter le pouvoir en Syrie, ont fait savoir les autorités syriennes après les propos tenus ce vendredi matin sur RFI par l'ambassadeur russe en France. Sur le plan intérieur, le régime a perdu ce matin l'un des hauts responsables de son système sécuritaire, le chef de la Sécurité nationale, qui a succombé à ses blessures, après l'attentat-suicide perpétré mercredi à Damas. Depuis cette attaque, le régime semble avoir franchi un nouveau seuil dans sa stratégie de répression pour tenter de rétablir son autorité dans tous les quartiers de la capitale syrienne.

La dernière offensive de l'armée syrienne aurait été lancée sur le quartier de Jobar, en fin de matinée ce vendredi 20 juillet.

Des camions et des véhicules militaires sont arrivés sur la zone avec à leur bord des soldats lourdement armés, décrit l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), dans l'est de Damas, juste à côté du quartier de Qaboune, le premier de la capitale visé par un assaut de l'armée, jeudi dans la soirée.

Ce vendredi matin, c'est Midane, au sud de la vieille ville, qui aurait été « entièrement nettoyé des résidus des terroristes mercenaires » selon les termes des forces syriennes.

L'offensive de l'armée régulière est de taille, à la hauteur de l'enjeu que représente la capitale syrienne qui jusque-là était relativement épargnée par les affrontements. Mais depuis six jours maintenant, plusieurs quartiers de Damas sont le théâtre d'une véritable guérilla urbaine entre les autorités syriennes et l'Armée syrienne libre (ASL).

« Le ramadan de la victoire sera écrit à Damas »

Ce vendredi, les appels à manifester se sont multipliés du côté des opposants sous le slogan « le ramadan de la victoire sera écrit à Damas ». Selon la date arrêtée par les autorités syriennes, le ramadan ne commence que samedi, mais ce sera dès aujourd'hui ont décidé de leur côté les opposants à majorité sunnites.

Aujourd'hui ou demain, le terme de victoire semble prématuré. L'Armée syrienne libre peut toutefois se prévaloir de positions stratégiques inédites, aux frontières du pays notamment, avec le contrôle du poste de Bab al-Hawa à la frontière turque et celui d'Abu Qamal à la frontière avec l'Irak.

C'est désormais la capitale qui paie le plus lourd tribut des violences dans le pays, 47 civils et 23 civils ont été tués jeudi à Damas et sa province, et plus de 300 personnes sur l'ensemble du territoire. C'est le bilan le plus lourd depuis le début du mouvement de contestation.

Partager :