Avec notre correspondante à Beyrouth, Perrine Mouterde
Ces funérailles d’Etat doivent se tenir dans la capitale où pourtant la bataille fait rage depuis maintenant cinq jours. Tard dans la nuit, des militants parlaient encore de combats très violents et de bombardements.
Rien n'indique si Bachar el-Assad assistera aux funérailles. Jeudi, la télévision d’Etat a diffusé des images du président à Damas, avec son nouveau ministre de la Défense. Bachar el-Assad ne s’est pas exprimé depuis l’attaque.
Les trois responsables seront ensuite transportés dans leurs villes natales. Maalula pour le ministre de la Défense, Daoud Rajha, Alep pour le chef de la cellule de crise, Hassan Turkmani, et Tartous, pour le beau-frère du président, Assef Chawkat. Tartous où la mère et la sœur de Bachar el-Assad reçoivent déjà les condoléances.
Situation humanitaire dégradée
Conséquences de cette bataille pour Damas engagée depuis bientôt une semaine, la situation humanitaire se dégrade et des réfugiés affluent en très grand nombre dans les pays voisins. Ainsi 20 000 Syriens seraient entrés au Liban depuis mercredi, 4 500 véhicules selon le ministre des Affaires sociales. En temps normal, ce sont 250 voitures syriennes qui transitent chaque jour par les postes frontières.
Quelque 20 000 nouveaux réfugiés est un chiffre très important. Il faut savoir que depuis le début de la crise, les Nations unies ont recensé 30 000 réfugiés syriens, essentiellement dans le nord et l’est du pays. Certaines sources indiquent qu’ils seraient en réalité près du double.
Jeudi, le Premier ministre libanais a convoqué une réunion d’urgence pour faire face à cet afflux. Des écoles pourraient être ouvertes pour héberger ces réfugiés. À Damas, l’Observatoire syrien des droits de l’homme avait confirmé hier que de nombreuses familles fuyaient les violences. Damas n’est qu’à 40 kilomètres de la frontière libanaise.
Combats près de la frontière irakienne
Pendant que les forces du régime sont occupées dans la capitale, l’armée libre a lancé une attaque à la frontière irakienne, dans l’est du pays. Il y a eu des combats notamment autour du poste d’Abu Kamal, le plus important. Un haut responsable irakien a ensuite affirmé que toute la frontière était aux mains des rebelles. Il n’est pas certain que ce soit vraiment le cas pour la totalité de cette zone, même s’ils ont pris des positions importantes.
L’armée libre a aussi pris le contrôle, au moins temporairement, de deux postes frontières turcs. On a vu des images des rebelles au poste de Bab al-Hawa qui brûlaient un portrait de Bachar el-Assad. Ils se seraient ensuite retirés de cette position.