En Syrie, pour la presse et l'opposition, l'accord de Genève est un échec

Les Etats-Unis, la  France, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie, ainsi que la Turquie et des pays de la Ligue arabe se sont mis d'accord sur une transition politique en Syrie samedi 30 juin à Genève. Cet accord prévoit un gouvernement de transition pouvant inclure des membres du gouvernement actuel. Différences d'interprétations, scepticisme voire franche opposition, le texte fait réagir ce dimanche 1er juillet. Les opposants syriens dénoncent l'accord. Les participants eux-mêmes n'ont pas tous la même lecture du texte. Personne n'est vraiment convaincu, tout comme la presse syrienne.

Le gouvernement n'a pas encore pris la parole officiellement mais la presse acquise au pouvoir comme l'opposition sont d'accord : il s'agit d'un échec. Al Baas, le journal du parti, ne voit aucun règlement à la crise tant que l'avis du peuple syrien n'est pas pris en compte, et ce sans intervention internationale.

Bassma Kodmani, porte-parole du Conseil national syrien, la principale coalition d'opposition au régime de Bachar el-Assad, regrette que le texte soit « trop vague pour entrevoir une action réelle et immédiate ». Même si elle trouve quelques éléments positifs, elle souhaite d'abord l'arrêt des violences.

D'autres membres du CNS se sont exprimés. Burhan Ghalioun, l'ancien chef et membre du bureau exécutif du Conseil national syrien, dénonce « une farce » sur sa page Facebook. Il ne voit pas comment les Syriens pourraient négocier avec « leur bourreau » dans un gouvernement de coalition.

Au sein du groupe d'action sur la Syrie, il y a des divergences d'interprétation. La Russie et la Chine, alliés du gouvernement de Bachar el-Assad, estiment que les Syriens doivent choisir eux-mêmes leur avenir, alors que les Etats-Unis voient déjà le début d'une ère post-Assad. En France, le ministre des Affaires étrangères a enfoncé le clou. Laurent Fabius a déclaré ce dimanche que « Bachar el-Assad, à terme, c'est fini. »

Sur le terrain, l'armée syrienne continue de bombarder les villes contrôlées par les rebelles. Les tirs ont fait au moins 21 morts ce dimanche. Des canons et des chars ont visé plusieurs localités proches de la capitale. Des explosions ont été entendues à Damas. La plupart des victimes sont des civils, d'après les militants des droits de l'homme.

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