Les dissonances sur la transition en Syrie se font déjà entendre

Plusieurs opposants syriens ont qualifié ce dimanche 1er juillet « d'échec » l'accord sur une transition politique auquel est parvenu le Groupe d'action sur la Syrie à Genève, tandis que les violences sur le terrain se sont poursuivies avec la mort de 120 civils dans le pays pour la journée de samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

L’encre de l’accord sur les principes d’une transition en Syrie n’avait pas encore séché, que les signataires ont donné chacun sa propre interprétation.

Kofi Annan a indiqué que le gouvernement transitoire exercera les pouvoirs exécutifs. Il pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l’opposition. Il devra être formé sur la base d’un consentement mutuel.

Pour le chef de la diplomatie russe, aucun groupe ne pourra donc être exclu du processus. « La transition sera décidée par les Syriens eux-mêmes. C’est clairement indiqué dans le document », a déclaré Sergeï Lavrov.

Le représentant du Kremlin a, une nouvelle fois, pris la défense du président Bachar el-Assad. Reconnaissant qu’il commet un nombre énorme de fautes, il lui accorde cependant le crédit d’écouter les avis des autres, ce qui n’est pas forcément le cas de l’opposition, dit-il.

La secrétaire d’Etat américaine présente, elle, une autre explication. Pour Hillary Clinton, « avec le sang qu’il a sur les mains, Bachar el-Assad ne pourra pas rester dans le gouvernement de transition. Il doit partir », a-t-elle martelé.

Même son de cloche du côté du ministre français des Affaires étrangères. Pour Laurent Fabius, les responsables de massacres ne pourront pas siéger au gouvernement transitoire, et Bachar el-Assad en fait évidemment partie.

En écoutant ces trois ministres, on peut se demander s’ils assistaient vraiment à la même réunion.

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