Le soir de sa victoire, il y a une semaine, Mohamed Morsi a tenté de rassurer. Dans son premier discours, il a promis de respecter les accords internationaux passés entre l'Egypte et le reste du monde. Sous-entendu, l'accord de paix signé avec Israël en 1979.
Mais le lendemain, une dépêche de l'agence de presse iranienne Fars semait le trouble. Mohamed Morsi voudrait réviser cet accord. L'information est aussitôt démentie par l'intéressé, qui nie même avoir donné une interview à cette agence.
Quoi qu'il en soit, les Israéliens sont inquiets. Mohamed Morsi est issu de la confrérie des Frères musulmans, qui a toujours considéré l'Etat hébreu comme un ennemi. L'inquiétude n'est pas tant au niveau d'une déclaration de guerre, mais davantage à ce qu'il se passe à la frontière. Le nouveau président égyptien va-t-il laisser la situation dans le Sinaï se dégrader ? Cette région frontalière est devenue, depuis un an, une zone de tous les trafics et un refuge pour des groupes radicaux.
Les Israéliens craignent surtout que Mohamed Morsi ouvre la frontière de l'Egypte aux habitants de la bande de Gaza. Le Hamas, proche des Frères musulmans, pourrait alors y opérer des attaques contre Israël en toute liberté.