La Turquie durcit le ton contre la Syrie et en appelle à l'Otan

En Syrie, la journée de dimanche a été particulièrement meurtrière avec 86 personnes tuées dont dont 55 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).  Dans le même temps, la Turquie réclame une réunion d'urgence de l'Otan, au sujet de son avion abattu vendredi par la Syrie et dont les deux pilotes sont toujours portés disparus. Cette réunion de l'Alliance atlantique devrait avoir lieu mardi. D'ici là, la Turquie prépare une série de représailles contre le régime syrien.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Damas devra donc payer, si l’on en croit la note de protestation officielle envoyée dimanche à la Syrie. Et forte de son bon droit, la Turquie n’a pas tardé à recueillir les soutiens de la communauté internationale, du moins le camp occidental, jusqu’à obtenir la convocation d’une réunion extraordinaire et urgente de l’Otan, dont elle est membre.

Mais si Ankara promet des représailles qui seront menées avec détermination, elles risquent de rester symboliques, tout au plus diplomatiques ou économiques. Il n’y a qu’à penser au peu de succès de la Turquie face à Israël, après l’attaque du Mavi Marmara il y a deux ans.

Ankara promet également un recours découlant du droit international ; mais le régime syrien finissant risque fort de n’en avoir pas plus cure que n’en eu à l'époque l’Etat israélien.

Enfin, les demandes d’excuses et d’indemnisation, là encore, ont de grandes chances de rester des vœux pieux. L'Otan resserrant les rangs contre Damas fera certainement chaud au cœur des Turcs, sans risquer d’isoler plus Bachar el-Assad que par des mots, tout au plus quelques sanctions.

Mais ni l’Alliance atlantique ni surtout Ankara ne veulent d’une solution militaire contre le pouvoir en place en Syrie. Par peur d’une déstabilisation régionale et d’une contagion de ce conflit à relents confessionnels en Turquie même.

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