Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Damas devra donc payer, si l’on en croit la note de protestation officielle envoyée dimanche à la Syrie. Et forte de son bon droit, la Turquie n’a pas tardé à recueillir les soutiens de la communauté internationale, du moins le camp occidental, jusqu’à obtenir la convocation d’une réunion extraordinaire et urgente de l’Otan, dont elle est membre.
Mais si Ankara promet des représailles qui seront menées avec détermination, elles risquent de rester symboliques, tout au plus diplomatiques ou économiques. Il n’y a qu’à penser au peu de succès de la Turquie face à Israël, après l’attaque du Mavi Marmara il y a deux ans.
Ankara promet également un recours découlant du droit international ; mais le régime syrien finissant risque fort de n’en avoir pas plus cure que n’en eu à l'époque l’Etat israélien.
Enfin, les demandes d’excuses et d’indemnisation, là encore, ont de grandes chances de rester des vœux pieux. L'Otan resserrant les rangs contre Damas fera certainement chaud au cœur des Turcs, sans risquer d’isoler plus Bachar el-Assad que par des mots, tout au plus quelques sanctions.
Mais ni l’Alliance atlantique ni surtout Ankara ne veulent d’une solution militaire contre le pouvoir en place en Syrie. Par peur d’une déstabilisation régionale et d’une contagion de ce conflit à relents confessionnels en Turquie même.