Poursuite des violences en Syrie, un avion militaire turc abattu

« Tout ce qu'il est nécessaire de faire sera fait », a déclaré ce samedi 23 juin le président turc Abdullah Gül pour temporiser les tensions et la confusion ces dernières heures, depuis qu'un avion militaire turc a été abattu par l'armée syrienne. Damas a présenté ses excuses et la Turquie reconnait qu'il est possible que l'appareil ait survolé brièvement la Syrie.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Les dirigeants turcs s’efforcent pour l’instant de garder leur calme et leur sang-froid, et observent même un silence presque total sur cette affaire plutôt embarrassante ; un silence qui laisse place, il faut le dire, à beaucoup de spéculations, tant les questions sans réponse restent nombreuses.

Mais le président turc a malgré tout reconnu ce samedi l’évidence, à savoir que l’avion turc a sans doute bien violé l’espace aérien syrien, mais d’un kilomètre à peine, ce qui à ses yeux ne justifierait pas normalement l’ouverture de tirs sans sommation.

C’est en effet la question que tout le monde se pose ici depuis hier : pourquoi un avion de reconnaissance, donc non armé et facilement identifiable, a-t-il été abattu sans aucun contact radio préalable avec son pilote ? Peut-il s’agir d’une provocation ouverte de la part de la Syrie ?

Abdullah Gül dit donc attendre que toute la lumière soit faite - grâce notamment aux informations que pourrait donner l’épave du F4-Phantom si elle est retrouvée - avant d’annoncer la moindre mesure de rétorsion ou demande de réparation de la part de la Turquie.

Mais il promet aussi que le nécessaire sera fait et que la vérité ne pourra être dissimulée. Autrement dit, la consigne à Ankara est « patience, mais fermeté ».

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